Le graphisme écoresponsable, kesako ?

Le graphisme écoresponsable, kesako ?

Tous choix effectués en termes de graphisme ont un impact sur l’empreinte environnementale d’une entreprise, et c’est précisément ici qu’intervient le graphisme écoresponsable : transformer la communication visuelle en une communication responsable, soucieuse et respectueuse de l’écologie.

• L’impact écologique de la communication visuelle

Avant de commencer à parler de communication visuelle écoresponsable, il faut d’abord en comprendre les enjeux. La communication visuelle a de nos jours un impact écologique important. Levez les yeux de ces quelques lignes, regardez autour de vous, elle est absolument partout, et les supports physiques ou digitaux qui véhiculent cette communication ont un impact environnemental : communiquer pollue !

La réalité c’est qu’une marque ou une entreprise communique et donc consomme beaucoup pour exister.
Un logo n’a qu’un petit impact et ne coûte presque rien à imprimer car il ne nécessite pas beaucoup d’encre ni de surface, mais imaginons ce logo sur des millions de bouteilles, de tee-shirts, ou de gobelets jetables, la note écologique est déjà bien plus salée.

Plus en détail, pour les supports de communication physiques, il y a la production de déchets pour la fabrication (encres, solvants, matière première, chute de papier, quantité de production, …), la consommation d’énergie pour faire fonctionner les machines de production, l’impact écologique lié au transport des matières premières comme du produit fini, ou encore la fin de vie du produit, le déchet que celui-ci va générer s’il devient inutile.
Pour le numérique, on prend de plus en plus conscience de son impact sur l’environnement, même si cela nous semble encore très abstrait et très difficile à quantifier, on peut parler, par exemple, de la quantité de ressources nécessaires au bon fonctionnement des serveurs qui stockent nos données et exécutent nos programmes.

Et mon petit préféré pour la fin : la surconsommation déclenchée par la communication visuelle.
Parce qu’elle nous touche sur les plans émotionnels et psychologiques, elle nous influence nous et nos comportements. Elle a le magnifique pouvoir de déclencher en nous un sentiment de nécessité et de nous faire passer à l’action, nous inciter à acheter un produit ou un service.
La bonne nouvelle c’est que la communication visuelle peut aussi nous inciter à adopter de nouveaux gestes ou de nouvelles habitudes bons et bonnes pour la planète.

• Un peu d’histoire & de définition

Dès les années 1970, plusieurs théoriciens du design ont appelé la discipline à se réinventer en intégrant la responsabilité écologique dans leurs réalisations, mais c’est à Sylvain Boyer que l’on doit concrètement la démarche d’éco-branding qui vient secouer les codes de la communication visuelle et dont il a fait sa spécialité depuis maintenant trois ans.

Un logo, une couleur, une typographie, une interface, une illustration… Tous les ingrédients graphiques qui composent l’identité visuelle d’une marque utilisent de l’encre, du papier, de l’énergie. Il suffit d’observer autour de nous pour constater que l’impact environnemental de leur communication est énorme.

Sylvain Boyer

Aujourd’hui, plusieurs entités sont impliquées dans le développement de ces démarches écoresponsable. En tête de liste l’AFNOR (Association Française de Normalisation) et l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Énergie) qui nous donne ces définitions :

  • « L’éco-conception consiste à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou service, et lors de toutes les étapes de son cycle de vie. » – AFNOR
  • « C’est une démarche préventive et innovante qui permet de réduire les impacts négatifs du produit, service ou bâtiment sur l’environnement sur l’ensemble de son cycle de vie que l’on nomme ACV (Analyse du Cycle de Vie), tout en conservant ses qualités d’usage. » – ADEME

• Mais alors, kesako ?

Le graphisme écoresponsable est basé sur des engagements concrets en cohérence avec des valeurs éthiques, d’écoute et de respect, et pour ce faire de nombreuses actions peuvent être mise en place.

L’éco-conception, c’est opter pour une attitude écoresponsable à tous les niveaux du processus de création : les matières premières, la consommation d’énergie, les méthodes de fabrication, le lieu de fabrication, le mode de distribution et la gestion de la fin de vie du produit.
On parle alors d’économie circulaire qui cible la gestion sobre et efficace des ressources : produire des biens ou services en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières et des sources d’énergie non renouvelables.

Si on ramène le principe d’éco-conception au graphisme, c’est prendre en compte toutes les étapes de vie d’un projet – de sa conception à sa finalité : depuis sa matière première, sa fabrication, sa distribution, jusqu’à sa valorisation en fin de vie (penser à sa vie après l’utilisation première, son recyclage, …).

• L’éco-branding à la loupe

L’éco-branding repose sur quatre piliers sur lesquels vont s’appliquer de nouvelles règles de design afin de rendre un branding écoresponsable :

  • Les logos
  • Les typographies
  • Les couleurs
  • L’UI

Plus concrètement, ces nouvelles règles vont être entre autres : l’utilisation de traits fins dans les logotypes et les illustrations, limiter les aplats de couleurs, utiliser des éco-fonts (oui oui, ça existe !), … Et bien d’autres choses qu’il est possible de mettre en place au sein de ces quatre composants pour tendre au plus possible vers un graphisme écoresponsable.

L’éco-branding, c’est essentiellement de la création. Il s’agit de trouver des solutions pour concilier impact visuel et impact écologique dans des champs très larges du design de marque (graphisme, logo, typo, UX/UI…), et seule la créativité nous permet de trouver des solutions efficaces.

Sylvain Boyer

Pour vraiment tout connaître de ces principes de design écologique avec des exemples concrets, c’est par ici.

• & au-delà…

L’éco-branding c’est la base de l’éco-conception graphique, mais le graphisme écoresponsable va plus loin.

Premièrement, en portant une attention particulière à l’impression des supports de communication en travaillant avec des imprimeurs labellisés Imprim’Vert, favorisant des matières (comme les encres) les plus responsables possible, mais aussi en veillant au choix d’un papier bénéficiant d’un éco-label.

Deuxièmement, le web peut lui aussi prétendre à devenir green. Il existe aujourd’hui, par exemple, plusieurs entreprises qui proposent des hébergements verts qui vise à atténuer l’impact du service fourni et son empreinte carbone sur l’environnement.

(Des articles détaillés sur ces deux points arrivent bientôt, stay tuned !).

• Quels avantages à l’éco-conception dans la communication ?

Si vous avez bien suivi jusque-là, l’avantage économique doit vous sembler évident de par la diminution de la production et des dépenses de papier, de consommables, d’imprimantes, de frais de gestion des déchets, et de bien d’autres encore.

L’éco-communication à aussi un avantage environnemental, elle vous permet de réduire votre empreinte globale et d’acquérir plus de transparence sur les performances environnementales de vos créations, produits, et de votre entreprise.

Et puis surtout, l’éco-conception renforce votre image de marque et appuie les valeurs éthiques que vous souhaitez véhiculer au sein et avec votre entreprise, ce qui vous permet entre autres d’obtenir une certaine notoriété dans ce milieu, mais aussi de fédérer une communauté autour de votre entreprise et de votre message. (Attention toutefois à ne pas tomber dans ce vilain greenwashing).

• & pour en apprendre encore plus